LE PATRIMOINE DU LAC DE PALADRU
La grange Dimière
Ancienne dépendance du monastère de la Sylve Bénite, la Grange Dimière a été construite en 1655.
Elle servait au stockage des récoltes, d’étable et l’on y rassemblait les produits de la dîme (impôt, fraction variable des produits de la terre et de l’élevage).
Son porche monumental et sa charpente magistrale culminant à 18 mètres de haut en font un bâtiment d’exception, qui témoigne de la richesse et de la puissance de l’ordre cartusien à cette époque.
La date inscrite au-dessus du porche, 1655, est celle de la reconstruction du bâtiment d’origine dont une mention atteste qu’il existait déjà en 1549.
La Chartreuse de la Sylve Bénite fut la seconde maison de l’Ordre des Chartreux, créé en 1084 par Saint Bruno au Monastère de la Grande Chartreuse, à Saint Pierre de Chartreuse.
Trente-deux ans après, en 1116, Dom Othger alors prieur de la Grande Chartreuse, et cinq autre moins Chartreux, viennent fonder une nouvelle Chartreuse à la Sylve Bénite, séduits par la solitude et le silence des lieux, propice à leur vie d’ermites, entièrement consacrée à la prière.
Rattachée au monastère de la Grande Chartreuse, cette dépendance constitue une étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Après une histoire très riche, la Chartreuse est anéanti à la révolution française. Les Chartreux doivent s’enfuir en 1792, les biens sont dispersés et vendus comme biens nationaux. Les bâtiments sont laissés à l’abandon et pillés.
Aujourd’hui, il ne subsiste qu’un élément du cloître du XVIIème Siècle, le logis abbatial, et quelques bâtiments annexes. Rénové en 2002, c’est aujourd’hui un bâtiment privé qui ne se visite pas.
Il rappelle cependant la présence des Chartreux dans ce monastère pendant 676 ans.
La tour de clermont
La Tour de Clermont est un vestige du château de Clermont.
Simple tour de bois bâtie au 11e siècle, le château devient une forteresse de pierre à partir du 12e siècle.
Peu occupé au Moyen Âge, le château est démantelé en 1633 dans le cadre de la politique du cardinal Richelieu visant à imposer l’autorité royale et à réduire le pouvoir des grands seigneurs.
Le château a été classé Monument historique en 1983.
Aujourd’hui encore, la tour est propriété de la famille Clermont-Tonerre, l’une des plus anciennes familles du territoire.
L'ancienne Chartreuse de la Sylve Bénite
La motte castrale de Châtelard
Autre vestige de l’époque moyenâgeuse, la motte castrale du Châtelard s’inscrit dans le réseau de fortification de la vallée de l’Ainan et du lac de Paladru, où pas moins de sept mottes castrales s’échelonnent sur 12 kilomètres.
Une motte castrale se compose généralement d’un monticule artificiel ou semi-artificiel, entouré d’un ou plusieurs fossés secs ou remplis d’eau selon les possibilités.
Sur cette butte se dressent une palissade et une tour en bois : c’est la résidence défensive d’une famille seigneuriale.
Le site du Châtelard, appelé aussi « Rond des Terreaux » c’est-à-dire « Rond des Fossés » sur le cadastre ancien, se présente encore aujourd’hui comme une impressionnante fortification de terre, l’une des plus imposantes connues dans la région Rhône-Alpes.
(plus d’infos sur la motte castrale du Châtelard)
Motte castrale du Chatelard: dessin de Chantal Mazard et Philippe Carron
La butte et la chapelle des trois croix
Cette butte serait l’une des cinq mottes castrales du tour du lac des communautés des chevaliers-paysans de l’an mil.
L’actuelle chapelle des Trois Croix est cependant d’une construction postérieure.
Elle a été restaurée ces dernières années par l’Association de Paladru de Promotion du Patrimoine.
Le lieu dispose d’un banc et d’une table d’orientation pour accueillir les promeneurs.
Chaque année, des animations sont organisées par l’association pendant le mois de juillet et lors des journées européennes du patrimoine en septembre.
Châteauvieux
En bordure de la rupture de pente du plateau de la Sonnière, un monticule couvert de taillis abrite les ruines d’un château appelé « Châteauvieux ».
Le château paraît dans l’histoire en 1107 à l’occasion du partage de Sermorens.
Il abritera plusieurs générations de la famille de Paladru mais en 1540, le château est déjà mentionné dans plusieurs écrits comme château-ruine.
Des projets de valorisation de l’histoire de ce château sont actuellement pilotés par l’Association de Paladru de Promotion du Patrimoine.